Spécial K : de la drogue de club à l'antidépresseur

27-12-2014

Cela peut vous sembler étrange, mais les drogues de fête et l’anesthésiant kétamine ont prouvé faire un bon travail d’antidépresseur. Des études montrent qu'environ 70 % des patients ne répondant pas aux antidépresseurs classiques retirent des bénéfices de la kétamine. Les effets durent en général quelques jours. Si le traitement est répété plusieurs fois, ils peuvent durer plusieurs semaines ou plusieurs mois.

En contraste avec les antidépresseurs conventionnels, le "Spécial K" agit relativement rapidement. Des patients souffrant d'épisodes dépressifs à longs termes ont pu expérimenter un soulagement de leurs symptômes au bout d'une heure. Les antidépresseurs normaux mettent en général plusieurs semaines avant d'agir.

Cette substance synthétique a été développée dans les années 60 et a gagné la réputation " d'anesthésiant pour cheval ". Peu de temps après son apparition, les gens ont commencé à expérimenter son aspect récréatif avec ses effets psychoactifs. A faible dosage, la " kéta " donne une sensation rêveuse modérée, réminiscence d'oxyde d'azote. A des dosages plus élevés, la kétamine est hallucinogène et dissociative : les utilisateurs se sentent souvent déconnectés de leur corps (ou en partie), ce qui peut conduire à une expérience de sortie du corps : le trou de la kétamine.

La kétamine est listée comme anesthésiant normal pour les hommes et les animaux. Son potentiel d'antidépresseur est étudié depuis 10 ans - jusqu'ici avec les patients qui ne répondaient pas aux traitements d’anti-dépression conventionnels. Les résultats sont encourageants, mais la sécurité et les effets à long terme doivent encore faire l'objet de recherches plus approfondies avant d'être enregistré comme antidépresseur officiel. Néanmoins, certains thérapeutes ont déjà commencé à administrer cette substance sans label à des patients dépressifs.

Contrairement à d'autres antidépresseurs, la kétamine n'affecte pas le système sérotoninergique, mais fonctionne avec un autre neurotransmetteur, le glutamate, en bloquant les récepteurs N-methyl-D-aspartate (NMDA). Le mécanisme exact est assez complexe et n'est pas encore complètement compris, mais des scans de cerveau montrent qu'il active le lobe préfrontal, qui est généralement moins actif chez les patients dépressifs.

La kétamine stimule le développement de nouvelles connections synaptiques entre les neurones. D'après le chercheur néerlandais Ruud Kortekaas, les personnes dépressives montrent en général peu de changements dans leurs pensées. La kétamine aide à développer ne nouveaux schémas de pensée avec lesquels les patients ont une nouvelle vision de la réalité.

A des fins antidépressives, la kétamine est généralement administrée de manière intraveineuse à de faibles dosages. Le traitement coûte assez cher, et il a besoin de rester sous contrôle en permanence et d'être répété plusieurs fois pour avoir les meilleurs résultats. Comme ce médicament n'a pas encore été approuvé, il n'est pas couvert par les assurances de santé. Des expériences avec des modes d'administration plus faciles, comme sous forme de spray nasal ou de comprimé sont actuellement en cours.

La plupart des patients décrivent les effets dissociatifs et trippants de la kétamine comme agréables. Comme les doses sont relativement peu élevées, ces effets secondaires ne durent pas plus longtemps que le traitement actuel. Des groupes pharmaceutiques sont actuellement en train de développer des substances similaires à la kétamine qui n'auraient pas d'effets psychoactifs.

L'automédication de kétamine n'est pas recommandée, principalement car les effets dissociatifs peuvent conduire à des situations dangereuses. Comme la kétamine augmente le rythme cardiaque et la pression sanguine, il est important de procéder à des contrôles pendant l'administration. En outre, la kétamine obtenue illégalement peut être impure et contenir des mélanges dangereux.

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