Le méthylone est une drogue chimique qui est très proche de la MDMA par la structure et a des effets comparables. Le méthylone est un stimulant aux effets légèrement hallucinogènes. Comme c'est une substance relativement nouvelle, elle est considérée comme une substance de recherche. Il est recommandé de traiter le méthylone avec prudence : en raison de son existence récente, peu d'études ont été menées et l'on connait peu de choses sur les effets à long terme et sur les taux d'addiction.
En général, le méthylone a la forme d'une poudre, mais des pilules sont également en circulation. Comme pour l'XTC, ces pilules peuvent varier en taille, couleur et puissance.
Histoire
Le méthylone a été synthétisé pour la première fois en 1994 par les célèbres chimistes Peyton Jacob III et Alexander Shulgin. Les smartshops ont commencé à le vendre sous le nom "Explosion" en 2004. Il était vendu comme un assainisseur d'air, jamais comme un stimulant. Le méthylone était vendu dans une solution avec parfum, pour rafraîchir ostensiblement l'air. Cette solution était distribuée dans des tubes de 5 cm de long avec bouchon vissable. Un tube était censé être suffisant pour une dose.
L'emballage disait "ne pas consommer". Il n'y avait aucune instruction concernant dosage, avertissements ou encore "que faire en cas d'overdose". La situation a dû changer sans grande surprise. Le méthylone est tombé sous la législation des médicaments en 2005, ce qui signifie qu'il est devenu interdit d'en vendre dans un magasin ordinaire aux Pays-Bas. Curieusement, le méthylone n'est pas entré dans la législation de l'opium. Cette substance a également été disponible en Nouvelle Zélande de novembre 2005 à Avril 2006 où elle a été ensuite interdite.
Statut
Aux Pays-Bas, le méthylone ne tombe pas sous la législation de l'opium mais sous la législation des médicaments. Parallèlement, il n'a pas été enregistré officiellement comme un médicament. Ainsi, un généraliste ne peut pas prescrire de méthylone et le seul moyen de l'obtenir est donc illégal. Comme le méthylone est classé dans les médicaments, il n'est pas soumis aux mêmes sanctions que le trafic de drogue. Le trafic illicite de médicaments peut entraîner une peine maximale de 6 ans de prison alors que le trafic de substances relatives à la législation de l'opium peut entraîner une peine de 12 ans d'emprisonnement. Le statut du méthylone est différent en fonction des pays. Il est par exemple soumis à la législation de l'opium aux Etats-Unis, mais ne l'est pas au Canada. Les autorités canadiennes ne le considèrent même pas comme un médicament, ce qui veut dire que la substance est toujours légale là-bas.
Chimie
Comme nous l'avons mentionné plus haut, la structure et le fonctionnement du méthylone sont très proches de ceux de la MDMA. Vous pouvez voir sur la photo de droite la structure des différents stimulants. Les structures de gauche de haut en bas : amphétamine, méthyl amphétamine et méthcathinone. Les structures de droite, de haut en bas : MDA, MDMA et méthylone. Comme vous pouvez le constater, la seule différence avec la MDMA est un atome d'oxygène. Les effets d'une substance dépendent principalement de l'extension avec laquelle elle lie entre eux les différents récepteurs du cerveau.
Des recherches in vitro (menées dans des tubes) montrent que le méthylone agit comme la MDMA en libérant la dopamine et la noradrénaline dans le cerveau. Cependant, la quantité de sérotonine libérée par le méthylone est de seulement un tiers de celle libérée par la MDMA. De plus, le méthylone lie 13 fois moins bien le transporteur de monoamine vésiculaire 2 que la MDMA. C'est une protéine qui transporte la mélatonine, la dopamine et la noradrénaline en dehors des cellules du cerveau. La MDMA inhibe donc mieux ce processus que ne le fait le méthylone. Les transporteurs de monoamine qui ramènent les mêmes substances dans le cerveau existent également. Le méthylone influence les deux processus d'une manière plus équilibrée que la MDMA. Ainsi, le méthylone vous laissera des pensées plus claires que la MDMA.[1][2]
Effets
Le méthylone fait effet 20 à 30 minutes après la prise.
Effets psychologiques :• Sensation d'euphorie
• Amélioration de la concentration
• Forte tendance à parler
• Augmentation de l'énergie
• Sensation éventuelle de picotements, en particulier sur le sommet du crâne
• Agitation
• Augmentation éventuelle de la libido
• Grande empathie
• Réduction de l'anxiété et de l'insécurité
• Des hallucinations sont possibles à dosage élevé, ce qui signifie en général que la dose était trop importante. Chez les personnes sensibles, ces sensations peuvent survenir avec des dosages plus faibles.
Effets physiques :
• Perte de l'appétit
• Yeux légèrement roulants
• Augmentation du rythme cardiaque et de la pression sanguine
• Augmentation de la température corporelle
• Difficulté pour uriner
• Insomnie
• Bouche sèche
• Pupilles dilatées
• Grincement des dents voire claquement des mâchoires à dosage élevé.
• Dans certains cas : vision trouble
• Un dosage élevé peut entraîner nausées et vomissements
Les effets de la MDMA et du méthylone sont proches, mais il y a également des différences :
• Les effets du méthylone sont au moins deux fois plus courts : ils auront presque complètement disparu au bout de deux heures. Cela peut être délicat en milieu de fête, car une seconde pilule ne fonctionnerait pas.
• Avec une quantité de sérotonine plus petite libérée dans le cerveau, le méthylone ne provoque pas le même sentiment "amoureux" que la MDMA. Vous aurez ainsi les idées plus claires, vous serez plus facilement abordable et plus concentré.
Utilisation responsable
Comme moins de sérotonine est libérée et que l'effet dure moins longtemps, la descente de méthylone est en général moins sévère qu'avec la MDMA. Néanmoins, de la dopamine et de la sérotonine sont malgré tout libérées pendant le trip, ce qui crée une sensation d'euphorie et d'énergie. En consommant ces "substances joyeuses" en même temps, il est courant de ressentir une forte descente, au moment où le cerveau doit gérer ces niveaux bas de dopamine et de sérotonine.
Il est ainsi conseillé de prendre des compléments alimentaires avant et après la consommation de méthylone pour aider à la restauration des niveaux de dopamine et de sérotonine dans le corps. Une formule très solide, After-E, aide à retrouver rapidement le bon niveau de sérotonine et à contrecarrer le stress oxydant.
En ajoutant 0.5 mg de mélatonine à After-E, vous vous endormirez plus facilement et récupèrerez plus vite. La mélatonine est également un agent protecteur du cerveau. En outre, il est recommandé de prendre des compléments en magnésium pour réduire les éventuelles crampes musculaires. Vous voulez faire ça parfaitement bien ? Commencez à prendre du L-Tryptophan quotidiennement une semaine avant de prendre le méthylone. Cela aidera votre corps à produire suffisamment de sérotonine. Pendant le trip de méthylone, vous en aurez assez en stock, ce qui rendra votre expérience plus agréable et réduira la gueule de bois qui suit. Enfin, une formule vitamine C, E et B sont également recommandés pour combattre le stress oxydant.
En fait, manger sainement est le moyen le plus efficace de prévenir la gueule de bois : les nutriments sont mieux absorbés dans la nourriture que dans les compléments. Les fruits et les légumes en particulier contiennent beaucoup d'antioxydants. Evidemment, il n'est pas toujours facile de consommer ces aliments après avoir pris un stimulant. Un jus de fruit pressé ou un smoothies sont de bonnes alternatives.
Malheureusement, votre corps réclamera sûrement aussi des aliments gras et sucrés après une nuit de fête. Ayez conscience que votre corps réclame cela à cause d'un déficit de certains neurotransmetteurs : c'est pourquoi vous expérimentez une descente. Ces aliments réconfortants vous fourniront une satisfaction à court terme, car ils ne restaureront pas votre équilibre sur le long terme. Au contraire : ils créent des toxines supplémentaires que votre corps doit gérer, ce qui ne fera durer la descente que plus longtemps. C'est pourquoi il vaut mieux ne pas écouter son corps après avoir pris un stimulant, mais plutôt écouter son bon sens pour prendre les bonnes décisions nutritives. De cette manière, l'équilibre sera rapidement rétabli.
Risques
Il est possible de faire une overdose avec le méthylone. Trois accidents mortels ont été déclarés en 2012 avec le méthylone. [3] Soyez conscient des risques et n'avalez jamais de pilule non-identifiée dont vous ne connaissez pas la concentration. Faîtes de préférence tester vos pilules par des laboratoires reconnus. Vous pourrez découvrir comment ça fonctionne aux Pays-Bas sur drugs-test.nl. Vous pouvez aussi acheter le EZ-test pour sels de bain à Azarius. Ce test vous montrera à quelle substance vous avez affaire.
Ayez conscience que le méthylone est bien une "substance de recherche", ce qui signifie que peu d'études ont été faîtes jusque-là sur cette substance. La base de données Pubmed contient pas plus de 88 publications sur le méthylone. Comme point de comparaison : on peut trouver 4000 articles sur la MDMA. C'est une différence considérable. Bien que le méthylone soit très proche de la MDMA, une petite différence de structure peut s'avérer avoir des interactions plus grandes avec le corps.
Les effets, en particulier à long terme, du méthylone, sont très peu connus. Il a été démontré que l'usage fréquent de la MDMA pouvait endommager le cerveau. [4] En raison de leurs mécanismes d'action très proches, il ne serait pas étonnant que la consommation régulière de méthylone fasse aussi des dégâts sur le cerveau. L'organisation à but non-lucratif et informatif Unity conseille de ne pas prendre de MDMA plus d'une fois toutes les huit semaines. Il est recommandé de suivre les mêmes consignes pour le méthylone.
La MDMA peut également conduire à des overdoses, qui se manifeste d'abord par une augmentation de la température corporelle. En particulier si elle est combinée à un exercice, comme danser pendant longtemps dans un endroit chaud, elle peut entraîner une surchauffe et une déshydratation. Cela peut conduire ensuite à un dysfonctionnement des organes, ce qui peut être fatal. C'est à peu près le même risque pour le méthylone. Il est recommandé de boire suffisamment d'eau pour éviter les risques de surchauffe. Néanmoins, ne buvez jamais plus de deux verres d'eau par heure : trop d'eau pourrait conduire à une intoxication à l'eau qui peut être tout aussi fatale.
En outre, la recherche empirique a montré le méthylone était mentalement addictif. Cela signifie que certains n'arrivent plus à apprécier leurs soirées sans et ont besoin d'en consommer tous les week-ends pour éviter d'être agités. Il n'y a eu encore aucun rapport sur l'addiction physique du méthylone, mais nous ne voulons pas en tirer des conclusions. Le GHB a été utilisé comme "nouvelle drogue" il y a vingt ans et aucun cas de dépendance physique n'était connu à l'époque. Il a finalement prouvé être très addictif.
Applications médicales
A la base, le méthylone a été développé comme un antidépresseur. Visiblement, il n'était pas adapté pour combattre la dépression. Même si les utilisateurs se sentent bien en utilisant la substance, cette sensation est suivie par une descente peu de temps après, ce qui peut déclencher un nouvel épisode dépressif.
Dans les années 70, il y a eu beaucoup d'expérimentations en psychothérapie. Sous influence de MDMA, un patient peut parler plus facilement de ses émotions et ainsi gérer plus facilement le passé. La MDMA a ainsi montré qu'elle pouvait être efficace dans le traitement des syndromes post-traumatiques. [5][6] Quand les effets toxiques de la MDMA sont devenus plus évidents, son utilisation en psychothérapie a été interdite.
De nouvelles études officielles ont observé les effets bénéfiques de la MDMA dans son aspect psychothérapeutique. Le 23 février et le 8 mars 2008, le Docteur John Halpern a prescrit une dose de MDMA à douze malades du cancer en phase terminale terrorisés par la mort. Tout comme les études menées sur les désordres post-traumatiques, les gens traités par la MDMA ont montré une grande amélioration comparés au groupe témoin.[5][6]
Il se pourrait que le méthylone puisse être utilisé de la même manière pour aider les patients psychiatriques à gérer un traumatisme. L'avantage du méthylone est que le patient reste plus abordable et reste plus concentré. Il ne "fond" pas complètement dans ses émotions mais il reste capable de penser de façon rationnelle.
Combinaisons
Comme le méthylone est une substance de recherche, on ne connait presque rien sur ses combinaisons. Les combinaisons avec d'autres substances sont donc déconseillées. Il en va de même pour la combinaison avec l'alcool.
Dosage
• Seuil : 60-120 mg
• Dosage faible : 100-150 mg
• Dosage moyen : 100-250 mg
• Dosage élevé : 160-270 mg
• Dosage lourd : 250 mg
Attention ! Chaque individu est différent. Soyez prudent quand vous prenez une substance pour la première fois. Il se pourrait que vous la tolériez moins bien que ce que vous attendiez. Une expérience positive avec la MDMA ne veut pas dire que vous réagirez bien avec le méthylone. Et inversement. Commencez toujours avec une dose faible et considérez les effets.
Détection
Comme le méthylone agit à peu près de la même manière que la MDMA sur le métabolisme, les traces dans le sang auront disparu au bout de deux ou trois jours. Rappelez-vous que cela est valable avec une dose unique, et que chacun traite et sécrète les substances à sa manière. Il vaut mieux être sécu que désolé ? En particulier avec les tests de transpiration en Allemagne ? Comptez sept jours complets pour voir disparaître l'intégralité des traces.
Contre-indications
On ne connait que très peu de choses sur les contre-indications. En cas de grossesse, aucune substance ne devrait être consommée, et il en va de même pour le méthylone. La consommation de stimulants est en général déconseillée dans le cas de fragilités cardiaques. Si vous utilisez un IMAO, un antidépresseur par exemple, une substance comme le méthylone peut même s'avérer mortelle.
Sources
1. Cozzi NV, Sievert MK, Shulgin AT, Jacob P, Ruoho AE. (September 1999) "Inhibition of plasma membrane monoamine transporters by beta-ketoamphetamines". European Journal of Pharmacology 381 (1): 63–9. doi. PMID.
2. Nagai F, Nonaka R, Satoh Hisashi Kamimura K. (March 2007) "The effects of non-medically used psychoactive drugs on monoamine neurotransmission in rat brain". European Journal of Pharmacology 559 (2–3): 132–7. doi. PMID.
3. Julia M. Pearson, Tiffanie L. Hargraves, Laura S. Hair, Charles J. Massucci, C. Clinton Frazee III, Uttam Garg and B. Robert. "Three Fatal Intoxications Due to Methylone". Oxford Journals, Science & Mathematics Journal of Analytical Toxicology, Volume 36, Issue 6, Pp. 444-451. Oxford journals.
4. Fischer C, Hatzidimitriou G, Wlos J, Katz J, Ricaurte G. (1995) "Reorganization of ascending 5-HT axon projections in animals previously exposed to the recreational drug (+/-)3,4-methylenedioxymethamphetamine (MDMA, "ecstasy")". Journal of Neuroscience 15 (8): 5476–85. PMID.
5. Mithoefer, Wagner, Mithoefer, Jerome, & Doblin. "The safety and efficacy of {+/-}3,4-methylenedioxymethamphetamine-assisted psychotherapy in subjects with chronic, treatment-resistant posttraumatic stress disorder: the first randomized controlled pilot study". Journal of Psychopharmacology, 2011 Apr 25(4): 439-52. PMID.
6. Mithoefer MC, Wagner MT, Mithoefer AT, Jerome L, Martin SF, Yazar-Klosinski B, Michel Y, Brewerton TD, Doblin R. "Durability of improvement in post-traumatic stress disorder symptoms and absence of harmful effects or drug dependency after 3,4-methylenedioxymethamphetamine-assisted psychotherapy: a prospective long-term follow-up study". Journal of Psychopharmacology 2013 Jan 27(1): 28-39. PMID.