Nouveau président s'oppose à l'éradication de la culture de la coca
Evo Morales, le candidat de la gauche, s'est proclamé dimanche soir vainqueur de la présidentielle bolivienne, sans attendre les résultats officiels que doit publier mardi la Cour nationale électorale. «Une nouvelle histoire de la Bolivie va commencer, une histoire où nous serons en quête de l'égalité, la justice, l'équité, la paix et la justice sociale», a lancé Evo Morales, sur la foi de sondages sortie des urnes dont certains lui donnaient plus de 50% des voix, ce qui lui permettrait d'être élu dès le premier tour de dimanche. A moins de 50% des voix, le deuxième tour aurait lieu le 15 janvier, selon la Constitution bolivienne, devant le Congrès (députés et sénateurs réunis).
Indien aymara, chef des planteurs de coca, Evo Morales, proche du Cubain Fidel Castro et du Vénézuélien Hugo Chavez, rêve de «refonder la Bolivie» et de mettre fin à l'«état colonial», son mouvement, comme d'autres mouvements indiens en Bolivie considérant que l'arrivée des Espagnols au début du XVIe siècle était une «colonisation» de leur pays.
Né en 1959 sur l'Altiplano, ces hauts plateaux semi désertiques de l'ouest de la Bolivie où se concentre l'essentiel des populations indiennes, notamment aymara mais aussi quechuas, Evo Morales milite au sein de la COB, la Centrale ouvrière bolivienne, puis dirige le syndicat des planteurs de coca du Chaparé dans la région de Cochabamba, au centre du pays. La coca est considérée comme une culture traditionnelle par les Indiens des Andes et Evo Morales s'affronte dès lors à Washington qui finance en Bolivie une politique d'éradication de cette plante pour lutter contre le trafic de cocaïne.
Source: www.liberation.fr.