La première plante préhistorique ressuscitée
Pour réaliser cet exploit, Svetlana Yashina et David Gilichinsky, de l'Académie des sciences russes, ont d'abord tenté de faire germer directement les graines préhistoriques, sans succès. Ils ont ensuite prélevé des tissus immatures, dits placentaires, contenus dans ces graines qu'ils ont placés en culture in vitro. Suite à ces manipulation, elles se sont rapidement développées. Ils ont placé l'embryon » en terre sous une lumière et une température contrôlées. Le résultat ne se fait pas attendre, rapidement, les graines laissent place à une plante aux fleurs blanches.
La première plante préhistorique ressuscitée a par ailleurs donné des graines viables qui ont permis de faire pousser une deuxième génération, tout aussi fertile. Proche de l'actuelle Silene Stenophyla, les chercheurs ont déjà remarqué que les racines de l'espèce ressuscitée prennent plus de temps à pousser et les pétales sont moins serrés que leur équivalent moderne. Ces caractéristiques permettaient certainement à la plante de survivre lors de la période glaciaire.
Grant Zazula, paléontologue canadien qui a travaillé sur des expériences similaires, se réjouit de cette première historique. «Il y a de bonnes chances pour que des espèces végétales éteintes puissent désormais être ramenées à la vie grâce à des graines conservées dans le pergélisol», explique-t-il. C'est un pas de plus vers la découverte des plantes qui peuplaient nos terres auparavant. Cela permettra surtout de mieux comprendre l'évolution génétique de la flore des steppes qui en grande partie ont disparu. Les japonais ont un projet similaire, recréer le mammouth à partir de l'ADN avant 2050. D'ici là les botanistes seront déjà en mesure d'offrir au pachyderme préhistorique un habitat originel.
Lire la suite:
Le Figaro - La première plante préhistorique ressuscitée